Sur quatre de ses
cinq romans, l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma s’est
régulièrement inspiré de l’histoire réelle de l’Afrique. Une
histoire qui se décline comme on le sait en colonisations tous
azimuts, suivies d’indépendances ratées qui elles mêmes ont
débouché sur plusieurs décennies dictatures dans nombre de pays
africains. Et dans cet univers de pouvoir qui fascina cet écrivain
engagé, trois personnages sont systématiquement mis en scène : le
politicien, le marabout féticheur et griot. Un fait qui n’a pas
échappé au Pr Joseph Ndinda, qui a entrepris tout en revisitant la
production livresque de cet illustre écrivain, d’examiner les
rapports complexes qui s’établissent entre ces trois catégories
de personnages qui marquent l’univers romanesque d’Ahmadou
Kourouma.
L’auteur de cet ouvrage paru aux éditions l’Harmattan en 2011 analyse en effet, «comment le marabout avec ses corollaires que sont le féticheur et le sorcier, qui étaient au centre des anciens pouvoirs, renégocient leur statut et leur influence au sein d’une structure moderne du pouvoir post colonial qui n’a pas prévu de rôle institutionnel pour eux». Comme on peut aisément le comprendre en parcourant les 208 pages de cet ouvrage, le marabout féticheur et le griot qui ont été déchus de leur statut et rôle institutionnel dans la structure du pouvoir moderne désormais logé dans des républiques et Etats ont entrepris par divers subterfuges de se maintenir dans le sérail. Dans cet exercice, le marabout (à ne pas confondre avec le lettré de l’Islam) catégorie désormais infestée d’imposteurs, recherche des hommes de pouvoirs, des politiques à qui il promet de faire d’eux des demi-dieux.
Toujours dans l’entreprise titanesque d’assurer sa propre survie, le griot ou encore le maître de la parole, autrefois chargé de la propagande du roi, s’évertue aujourd’hui par le seul pouvoir du verbe, à donner une image mythique, voire divine à l’homme politique. Cela peut se vérifier dans l’histoire contemporaine du continent noir notamment dans le Zaïre de Mobutu Sesse Seko où il existait carrément un ministère chargé de l’information et de la propagande. En dépit de l’avènement des indépendances et des Etats modernes, remarque l’auteur «les hommes politiques africains ont conservé un état d’esprit magico-religieux» qui laisse place nette à une réhabilitation même informelle de ces deux personnages.
Joseph Ndinda, qui appuie ses analyses notamment sur «en attendant le vote des bêtes sauvages» une des oeuvres phares d’Ahamadou Kourouma, explique aussi comment les politiques africains deviennent les otages des marabouts et des griots qui par leur activisme les amènent parfois à poser des actes liberticides et tyranniques tels que les sacrifices humains, assassinats et autres rites obscurs. En effet, parfois souligne l’auteur, «le responsable de la propagande fabrique des complots avec pour dessein ultime d’éliminer les adversaires politiques du prince. Et dans cet exercice, il utilise tout l’arsenal de l’information et de la communication disponible pour déifier le dirigeant ou le sortir d’une mauvaise passe». La publication de cet ouvrage qui peut aider à mieux comprendre l’univers et la psychologie des dirigeants africains et plus globalement des hommes politiques en Afrique subsaharienne, a été motivé comme l’explique son auteur par le constat que «les romans d’Ahamaou Kourouma sont une vive contestation du rôle essentiellement néfaste du griot et du marabout auprès du politique».
L’auteur de cet ouvrage paru aux éditions l’Harmattan en 2011 analyse en effet, «comment le marabout avec ses corollaires que sont le féticheur et le sorcier, qui étaient au centre des anciens pouvoirs, renégocient leur statut et leur influence au sein d’une structure moderne du pouvoir post colonial qui n’a pas prévu de rôle institutionnel pour eux». Comme on peut aisément le comprendre en parcourant les 208 pages de cet ouvrage, le marabout féticheur et le griot qui ont été déchus de leur statut et rôle institutionnel dans la structure du pouvoir moderne désormais logé dans des républiques et Etats ont entrepris par divers subterfuges de se maintenir dans le sérail. Dans cet exercice, le marabout (à ne pas confondre avec le lettré de l’Islam) catégorie désormais infestée d’imposteurs, recherche des hommes de pouvoirs, des politiques à qui il promet de faire d’eux des demi-dieux.
Toujours dans l’entreprise titanesque d’assurer sa propre survie, le griot ou encore le maître de la parole, autrefois chargé de la propagande du roi, s’évertue aujourd’hui par le seul pouvoir du verbe, à donner une image mythique, voire divine à l’homme politique. Cela peut se vérifier dans l’histoire contemporaine du continent noir notamment dans le Zaïre de Mobutu Sesse Seko où il existait carrément un ministère chargé de l’information et de la propagande. En dépit de l’avènement des indépendances et des Etats modernes, remarque l’auteur «les hommes politiques africains ont conservé un état d’esprit magico-religieux» qui laisse place nette à une réhabilitation même informelle de ces deux personnages.
Joseph Ndinda, qui appuie ses analyses notamment sur «en attendant le vote des bêtes sauvages» une des oeuvres phares d’Ahamadou Kourouma, explique aussi comment les politiques africains deviennent les otages des marabouts et des griots qui par leur activisme les amènent parfois à poser des actes liberticides et tyranniques tels que les sacrifices humains, assassinats et autres rites obscurs. En effet, parfois souligne l’auteur, «le responsable de la propagande fabrique des complots avec pour dessein ultime d’éliminer les adversaires politiques du prince. Et dans cet exercice, il utilise tout l’arsenal de l’information et de la communication disponible pour déifier le dirigeant ou le sortir d’une mauvaise passe». La publication de cet ouvrage qui peut aider à mieux comprendre l’univers et la psychologie des dirigeants africains et plus globalement des hommes politiques en Afrique subsaharienne, a été motivé comme l’explique son auteur par le constat que «les romans d’Ahamaou Kourouma sont une vive contestation du rôle essentiellement néfaste du griot et du marabout auprès du politique».
Nikodemus waibe Hinsia